Kvass : l’histoire russe dans une bouteille

Le Kvass

On boit beaucoup en Russie, mais contrairement à cette idée préconçue, on ne boit pas seulement de la vodka! Une autre boisson typique de la Russie permet de profiter des différents aspects du pays. Mis à part la Vodka, il y en a bien d’autres choses que les Russes aiment boire. L’une d’entre elles est appelée kvass. Il s’agit d’une boisson populaire dans l’ensemble de la Russie ainsi que dans la plupart des pays slaves d’Europe de l’Est. Le Kvass est fermenté mais le taux d’alcool est extrêmement faible. Dans ces conditions, il n’est pas rare de voir des enfants en boire. Ne vous surprenez donc pas.

Certains historiens russes prétendent que l’origine de cette boisson remonte à 5000 ans et qu’elle est intimement liée à l’histoire du peuple russe et de ces ancêtres. Sous le règne du Tsar Peter I, le kvass était la boisson la plus commune parmi tous, toute classes confondues. Par contre, se sont les paysans qui buvaient le plus souvent le kvass parce que les ingrédients fondamentaux (le seigle noir ou le pain de seigle) leur étaient facilement accessibles à cause de leur bas prix. À certaines époque le kvass était fait avec le pain rassis par les paysans quand l’argent était rare; c’était une manière d’utiliser toute la nourriture disponible en ayant aucune perte.

Il est possible de faire du kvass en utilisant d’autres types de céréales comme l’orge, le blé ou le blé noir. Deux aspects déterminent la couleur final de cette boisson russe: l’ingrédient choisi et la levure utilisée. Un « kvass » sera plus foncé alors que l’autre sera plus pâle. Il n’est pas rare de trouvé du kvass parfumé avec des fruits ou des herbes. Les framboises, les baies, la sève de bouleau et la menthe sont des choix possibles. Très souvent, on boit le kvass dans un état qui n’est pas filtré. En effet, lorsque la levure reste dans la boisson, elle contient beaucoup de la vitamine B.

Au début du 20ème siècle, un livre expliquait que la préparation du kvass traditionnel devait inclure de l’eau, des tonneaux propres, et des bouteilles sèches pour l’entreposage. On doit laisser un peu d’espace dans chaque bouteille pour la fermentation. Ensuite, on y doit mettre dans un lieu aussi froid que possible, en la position horizontale.

Aujourd’hui, la kvass est toujours présent dans la culture russe et sur l’ensemble de la Fédération. La ville de Zvenigorod, à l’ouest de Moscou, est réputée pour y faire du kvass authentique. La boisson est brassée dans le sous-sol d’un monastère orthodoxe et sans agent de conservations (du kvass organiques?).

Comme on peut l’imaginer, de grandes sociétés commerciales font du kvass. « Bavariya » et « Polyustrovo » sont deux fabricants de kvass. En général, ces kvass sont moins chères et fabriqués avec du sucre, de l’extrait du malt, des parfums, et l’eau gazeux. (La kvass traditionnelle est gazeux à cause de la fermentation.)

Aussi, on peut acheter un sirop concentré, appelé « kontsyentrat kvasnogo sosla ». On ajoute de l’eau chaude, de la levure, et du sucre. La mixture reste pendant au moins que 24 heures et après on y met dans le frigo.

Maintenant, le kvass est commercialisée comme une boisson alternative aux sodas américains tel que Coca Cola, Pepsi et 7up. L’idée sous-jacente à cette alternative est qu’en buvant le kvass au lieu des boissons américaines, on fait le choix du patriotisme.

Pour ne pas perdre une part importante du marché russe, Coca-Cola a d’ailleurs fabriqué en mai 2008 sa propre marque de kvass afin de faire concurrence avec les sociétés commerciales russes. Leur boisson est appelée « Kruzhka & Bochka » que l’on pourrait traduire en français par « Tasse et Tonneau ». Pepsi peut être en train d’entrer dans la compétition aussi. Est-il possible pour une compagnie américaine d’avoir du succès dans une lutte relevant d’avantage du nationalisme? Ça reste à voir.